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Libération

Gros bug à la Sécurité sociale. L'introduction d'un nouveau logiciel compatible an 2000 provoque un engorgement.

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publié le 17 mai 1999 à 1h02

Le bug de l'an 2000 frappe à la Sécu. Au 30 avril, 743 758 feuilles

de maladie s'empilaient dans les seuls centres de traitement de la caisse primaire d'assurance maladie de Paris (CPAM). Le coupable s'appelle Laser. Ce logiciel «liquide» depuis des années, avec vaillance, les feuilles de soins, c'est-à-dire rembourse les assurés sociaux. Mais, faute de passer le cap du IIIe millénaire, il doit rendre son tablier avant le 31 décembre. La transition douloureuse sème entre-temps une grosse pagaille. Aujourd'hui, le délai moyen de traitement des feuilles de Sécu culmine à 15 jours. Avec des pointes à 22 jours, rue Léo-Délibes (Paris XVIe) et même 25 jours, rue Beaurepaire (Paris Xe). Un an plus tôt, à la même époque, l'attente moyenne était deux fois moins longue.

Dans les 52 centres de traitement de la capitale, le personnel met pourtant les bouchées doubles. Mais la machine est en train de gripper. Quitter Laser pour PPNA, le logiciel destiné à prendre le relais, n'est pas chose aisée. Explications avec Martine, «agent technique polyvalent», vingt ans de saisie. Elle s'installe dès 8 heures à son poste, rue Daviel, devant son ordinateur et sa pile de feuilles. «On a le choix, soit Laser, soit PPNA.» Laser, c'est la saisie traditionnelle, «bien rodée, rapide, très peu de rejets». Avec PPNA, selon Martine, tout est compliqué: il faut «rentrer les codes des examens de labo, les séances de kiné ligne par ligne ou encore les piqûres"». A terme, les 2 000 agents de la CPAM devront,