Strasbourg de notre correspondante
La Lorraine ne veut pas croire que la Smart lui fasse demain défaut. Ni les pouvoirs publics, qui ont investi 485 millions de francs pour l'installation de l'usine de MCC (Micro Compact Car) à Hambach (Moselle), ni les représentants des salariés, convaincus il y a quelques jours encore de finaliser un accord sur les 35 heures avant la fin du mois de mai. Malgré les ratés et les paris risqués de l'aventure Smart, nul ne se résigne à envisager le pire: que la toute-puissante DaimlerChrysler tire brutalement un trait sur une expérience qui lui a déjà coûté plus de 8 milliards d'investissement, licenciant purement et simplement les 1 800 salariés en CDI (contrat à durée indéterminée) du site, dont près de 60%, avant le démarrage de l'usine, étaient déjà au chômage.
Car, en dépit des difficultés, le rêve d'une seconde vie pour la Lorraine avait pris forme. C'est bien là, dans cette région sinistrée de l'ancien bassin houiller, que le groupe allemand Daimler avait placé, via sa filiale MCC, 2,8 milliards achat et mise aux normes de terrains, de machines, de matériel. C'est là qu'il avait recruté l'essentiel des ouvriers, se rapprochant progressivement des 2 000 embauches promises à la puissance publique en contrepartie de ses aides financières.
Déjà, en 1998, le site de Hambach avait contribué à 1,15% de la baisse du chômage en France. Alors, pourquoi douter? A Metz, Patrick François, directeur de cabinet du président (UDF) du conseil régional de