Après la fusion lente, la fusion accélérée. Les dirigeants de
Rhône-Poulenc et de Hoechst ont présenté, hier, la deuxième mouture de leur projet de rapprochement. Cette grande alliance industrielle franco-allemande, qui doit donner naissance au deuxième groupe mondial dans le domaine des «sciences de la vie» (pharmacie et agrochimie), est sur les rails depuis décembre. Mais la Kuwait Petroleum Corporation (KPC), principal actionnaire de Hoechst, a contraint les états-majors à revoir le calendrier et les termes de l'accord. L'opération, qui devait s'étaler sur trois ans pour donner le temps à ces deux groupes de se défaire de leurs activités dans la chimie, devrait désormais être bouclée en novembre. La «fusion d'égaux» présentée initialement chacun se retrouvant avec 50% des parts de la nouvelle société baptisée Aventis ne résiste pas à cet emballement du tempo: les actionnaires de Hoechst se voient potentiellement octroyer 53% d'Aventis; ceux de Rhône-Poulenc, 47%. Les exigences des Koweïtiens. Le conseil de la KPC, présidé par Cheikh Saud Nasser al-Sabah, qui est aussi le ministre du Pétrole du Koweït, a fini par signer ce nouveau contrat de mariage, jeudi. L'actionnaire koweïtien s'engage à voter pour le projet lors de l'assemblée générale de Hoechst en juillet et à apporter ses titres au moment de la concrétisation de l'opération en octobre. Propriétaire de 24,5% des actions Hoechst, la KPC pouvait bloquer, à elle seule, une fusion qui nécessite l'accord de 75% des v