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Libération

Un soupcon d'inflation fait fremir l'amerique. Question: pourquoi n'est-elle pas revenue plus tôt?

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publié le 18 mai 1999 à 1h04

La principale menace sur l'économie américaine a désormais un nom:

Alan Greenspan. Par sa politique pragmatique, le président de la banque centrale américaine (Fed) a favorisé la longévité de la croissance américaine: huit ans. Mais c'est lui qui sera chargé de siffler la fin du cycle économique si d'aventure l'inflation repointe son nez. Ce moment n'est pas très éloigné. Le comité de politique monétaire de la Fed se réunit aujourd'hui pour s'interroger sur l'opportunité de calmer la machine par une hausse des taux d'intérêt.

Or, vendredi dernier, le chiffre de la hausse des prix de détail pour le mois d'avril a surpris tous les analystes: +0,7%, contre +0,2% en mars, la plus forte hausse depuis 1990. Certes, ce chiffre n'est pas cauchemardesque: il s'explique assez facilement, par la remontée des cours du pétrole. Mais sa publication a suffi pour donner une bouffée d'angoisse aux marchés du monde entier: Wall Street a perdu 1,75% vendredi, et continuait de baisser lundi à mi-séance. Et les Bourses européennes ont dévissé dans son sillage, de 2% hier (lire en page Finances). Que les prix se tendent, alors que le chômage n'est que de 4,3% et que les affichettes d'offres d'emplois pullulent dans toutes les villes américaines, ne devrait pourtant pas étonner. Les salariés sont en position de force pour négocier et leurs salaires devraient normalement s'envoler. Ce qui est plus surprenant, c'est que les salaires et les prix soient restés si sages pendant si longtemps. Certains y