Le référendum va-t-il s'imposer comme un moyen de consultation
directe des salariés dans les entreprises publiques? Après ceux d'Air France, sollicités par Christian Blanc pour approuver son plan de redressement en 1994, c'est maintenant au tour des cheminots de se prononcer sur le projet d'accord sur les 35 heures à la SNCF. Les 175 000 salariés seront consultés dans le cadre d'un vote par correspondance qui devrait débuter dans les prochains jours et sera clos le 30 mai, avec un dépouillement prévu le 1er juin. Les cheminots auront le choix entre deux réponses: «Je considère que, pour l'essentiel (emploi, conditions de vie, conditions de travail), le texte proposé va dans le bon sens, et je donne donc un avis positif pour qu'il soit mis en oeuvre» ou «Je considère que pour l'essentiel ["], le texte va dans le mauvais sens, et je donne donc un avis négatif afin qu'il ne soit pas mis en oeuvre».
Ce qui est intéressant, c'est que cette consultation est organisée par la CGT (48,5% des cheminots) et la CFDT (20% des cheminots), les deux grands syndicats, qui, depuis plusieurs semaines déjà, ont donné un avis favorable au projet. Les autres fédérations, pour la plupart hostiles à celui-ci, n'appuient pas ce référendum qu'elles jugent contraire au principe de représentativité des syndicats dans une entreprise. Mais c'est justement parce que le projet de la direction ne fait pas l'unanimité que CGT et CFDT plaident en faveur d'une plus grande démocratie et d'une consultation directe