Les entreprises fusionnent à tour de bras. Les groupes de pression
aussi. L'association CroissancePlus, dont l'objectif affiché est le lobbying en faveur des entreprises, a annoncé hier qu'elle fusionnait avec l'association Europe's 500 pour donner naissance à GrowthPlus Europe. Ce sera, a dit, très immodestement, son vice-président, Denis Payre, «la première organisation d'employeurs véritablement paneuropéenne». Il s'agit surtout d'un club très élitiste. Les 300 entreprises qui vont constituer le noyau de départ de cette nouvelle multinationale du lobbying se présentent toutes en effet comme des success stories. Foin d'éclopés ou de canards boiteux. N'adhèrent que les dirigeants qui peuvent afficher une croissance à deux chiffres, une multiplication par deux en cinq ans des créations d'emplois et du chiffre d'affaires.
Créé il y a presque deux ans pour promouvoir le modèle d'un environnement fait de start up, de capital risqueurs et de stock options, CroissancePlus est le royaume de la high tech et des biotechnologies. Une sorte de «club de la réussite» dans lequel on trouve Gemplus, Cryo Interactive, Business Objects, BVRP Software et bien d'autres encore.
Grâce à sa fusion avec Europe's 500 (1), la petite bande va gagner un peu d'éclectisme. Les représentants des sociétés liées à l'informatique ou à l'Internet (21%) y côtoieront des dirigeants d'autres secteurs et même des fabricants de pizza, comme Leopoldo Fernandez Pujals. Cet Espagnol, qui va présider GrowthPlus Europe,