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Libération

L'empire du sexe introduit en Bourse8,8 millions d'actions de la société Beate Uhse sont offertes depuis hier à Francfort.

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publié le 20 mai 1999 à 1h06

Bonn de notre correspondante

Puisqu'il est depuis longtemps entendu que le sexe peut être un article marchand, pourquoi ne pas le faire fructifier en Bourse? L'idée trottait depuis quelques années déjà dans la tête de Beate Uhse, petite dame fripée de 79 ans et grande commerçante du sexe en Allemagne. Elle sera réalité d'ici à quelques jours. Environ 8,8 millions d'actions de la société Beate Uhse (décorées chacune de trois pin-up, l'une nue et deux en maillot) sont à souscrire depuis hier. La première cotation est prévue le 27 mai à la Bourse de Francfort.

Depuis la création de l'entreprise en 1946, fondée pour vendre une brochure expliquant la méthode de contraception Ogino, Beate Uhse a fait du sexe un marché juteux, aujourd'hui décliné en pas moins de 3 000 articles: magazines et vidéos porno, dessous valorisants, préservatifs ludiques, crèmes aphrodisiaques et hochets divers pour adultes" Son empire compte 50 sex-shops, en approvisionne 56 autres sous licences, mais écoule aussi une grande partie de ses colifichets par correspondance, sous plis discrets. La maison Beate Uhse a si bien réussi en Allemagne à faire du sexe un objet commercial, parfaitement aseptisé et calibré (bonnets C et fesses rondes de rigueur), que l'entrée en Bourse apparaît aujourd'hui la conséquence logique de son développement marketing.

«Sechs euros?» Après Telekom et Adidas, avant la poste et les clubs de foot (pour ne citer que les plus célèbres des introductions en Bourse en Allemagne de ces dern