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Libération

Elf, 39 jours , et toujours la grève.A Paris et à Pau, l'absence de négociations soude le mouvement.

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publié le 21 mai 1999 à 1h07

Sept semaines après, ils étaient toujours en grève. Au troisième

étage de la tour Elf de La Défense, les filles ont installé leur dortoir dans le bureau d'un directeur. Elles ont vidé ses placards et y ont installé un garde-manger. La pièce à côté est réservée aux repas et au sommeil des garçons. On y discute allégrement une partie de la nuit car les tours de bureaux de La Défense ne sont pas vraiment conçues pour dormir. Il y a le bruit de la climatisation, la porte qu'il faut laisser ouverte sur le couloir trop éclairé. Et l'accès à la salle informatique, qu'il faut surveiller. Le hasard fait parfois bien les choses: les locaux syndicaux sont au même étage que le département informatique. Et c'est presque naturellement que, le 12 avril, les salariés d'Elf exploration-production ont eu l'idée de barricader l'accès aux machines. Depuis, ils se relaient nuit et jour" Plus personne, dans le groupe, ne peut communiquer par l'intranet. Ni messages électroniques. Ni partage de dossiers. L'outil conçu pour rapprocher les employés du groupe les isole aujourd'hui.

A Pau, où se situe le gros du bureau d'études, c'est la même chose. Le centre de calcul informatique est toujours occupé. Les 2 300 ingénieurs et techniciens n'ont plus les moyens de travailler. Certains ont été envoyés dans les filiales, en Norvège ou au Congo, pour poursuivre les études entamées. Mais la division exploration-production du groupe Elf tourne au ralenti. La seule activité qui fonctionne normalement est la gr