François Pinault pensait en avoir fini avec sa réputation de
bourreau des petits porteurs. Au début des années 90, ses rachats successifs de la CFAO, du Printemps et de la Redoute avaient quelque peu bousculé les actionnaires minoritaires. Devenu riche, François Pinault a su se montrer plus magnanime. Pour parachever ce retournement d'image, René de La Serre, ancien président du Conseil des marchés financiers (CMF, tutelle de la Bourse), vient d'être nommé président du conseil de surveillance de PPR (Pinault-Printemps-la Redoute).
Mais une vieille histoire est en train de remonter à la surface: l'OPA lancée par Pinault en mars 1996 sur la Scoa (Société commerciale de l'Ouest africain). Un minoritaire particulièrement teigneux, Serge Pouillet, a en effet multiplié les plaintes pénales. Certaines ont été enterrées, d'autres ont prospéré. Ainsi, la juge Evelyne Picard vient d'exhumer, à l'occasion de diverses perquisitions, des documents plutôt embarrassants.
L'aumône aux minoritaires. En mars 1996, Pinault rachète à Paribas 88% du capital de la Scoa, une société qui distribue en Afrique des médicaments, des pièces détachées automobiles" La transaction se fait pour le franc symbolique: non seulement parce que la Scoa perd de l'argent depuis des lustres, mais aussi parce que la banque finit par accepter les conditions posées par Pinault. Au début des négociations qui ont duré trois ans , Paribas se montrait pourtant ferme: «Il est hors de question de nous laisser entraîner dans