Les multinationales des biotechnologies perdent de leur arrogance.
Car la fronde anti-OGM (organismes génétiquement modifiés) se coordonne, s'internationalise et se politise. Le 12 mai, une délégation brésilienne emmenée par José Hermero Hoffmann, secrétaire d'Etat à l'Agriculture de l'Etat du Rio Grande do Sul, est venue discuter de la mise en place d'une filière non-OGM avec des représentants français d'agriculteurs et de consommateurs. Cet Etat, l'un des plus riches du pays, refuse toute culture de plantes transgéniques. Par ailleurs, à partir de samedi et jusqu'au 22 juin, une caravane de 400 agriculteurs des dix Etats du sud de l'Inde parcourra «l'Europe des places financières, des centres de décisions politico-économiques, des arsenaux militaires et des pôles de biotechnologies». «Nous voici prisonniers du "meilleur des mondes, un monde où les transnationales obtiennent des droits de propriété sur tout ce qui peut produire un profit: micro-organismes, plantes, animaux et composantes du génome humain, expliquent les animateurs de la caravane dans leur manifeste. Le génie génétique et les brevets sur le vivant représentent une des menaces les plus graves auxquelles l'humanité ait jamais été confrontée, car ils donnent à l'industrie biotechnologique un contrôle sans précédent sur nos vies.»
Semences stériles. Illustration de cette omnipotence, l'affaire du Round Up Ready Canola, fabriqué par le géant américain Monsanto. Pour pouvoir utiliser cette variété de colza génétique