Une nouvelle bataille d'experts est lancée autour du maïs
transgénique. La Commission européenne a annoncé jeudi soir qu'elle gelait une procédure d'autorisation de commercialisation d'une nouvelle variété de ce type de plante. Cette décision, prise «au nom du principe de précaution», fait écho à la publication ce même jour, dans la revue scientifique britannique Nature, de travaux américains montrant que le maïs transgénique «insecticide» est susceptible d'empoisonner un joli papillon connu sous le nom de monarque. Bruxelles a demandé aux comités scientifiques européens d'examiner la validité de cette étude qui jette un doute sur les effets environnementaux indésirables de ces plantes transgéniques.
Vendu par les firmes Novartis et Monsanto, le maïs transgénique «insecticide» a déjà conquis quelque cinq millions d'hectares aux Etats-Unis. Grâce à un atout: il tue son principal ravageur, un papillon nommé pyrale, en produisant dans ses cellules une toxine insecticide d'origine bactérienne. Mais n'empoisonne-t-il pas aussi des lépidoptères «innocents»? Pour répondre à cette question, l'entomologiste John Losey et ses collègues de l'université Cornell (Etat de New York) ont nourri des larves de monarque avec les feuilles d'une plante sauvage préalablement «assaisonnées» de pollen de maïs insecticide. Résultat: une mortalité élevée et un développement déficient chez les survivants.
«Cette étude est intéressante, convient Christian Morin, de Novartis. Mais il reste à savoir si, da