Tokyo, de notre correspondante.

Nissan a annoncé vendredi sa 6e année de pertes en sept ans. Autant dire que, sans l'espoir que fait naître son alliance avec Renault, le 2e groupe automobile nippon aurait eu bien du mal à convaincre de son futur redressement. Les chiffres annoncés font état d'une perte nette consolidée de 27,7 milliards de yens (1,4 milliard de francs, 213 millions d'euros) pour l'exercice achevé fin mars, après une perte de 14 milliards de yens l'année précédente. Le plus dur reste à venir; le groupe devrait perdre encore plus du double cette année.

La restructuration a pourtant commencé, puisque le résultat d'exploitation est en hausse de plus de 25%. Nissan a aussi réduit sa dette ­ évaluée à 200 milliards de francs par Renault ­ de près de 10%. Mais il n'a pu empêcher une importante contraction de ses ventes au Japon, 100 000 véhicules de moins vendus l'an passé. En quelques semaines, Nissan a vendu sa division de chariots élévateurs, filialisé sa division de boîtes de vitesses automatiques, annoncé son intention de diminuer ses effectifs de 5 000 personnes et prévu de réduire sa capacité de production d'un quart, à 1,5 million de véhicules. A défaut de fermer une usine au Japon, il devrait au moins supprimer une ou deux lignes de production.

Un avant-goût. Cette mise sous tension porte déjà la marque Carlos Ghosn, même si l'homme de Renault ne prend officiellement ses fonctions de numéro 2 chez Nissan qu'en juin. Elle n'est aussi qu'un avant-goût des mesu