La police antitrust américaine commence à frapper vraiment fort sur
les multinationales qui s'entendent entre elles pour se partager le monde et harmoniser les prix de vente de leurs produits. Cette semaine, trois grands de la chimie mondiale le suisse Roche, l'allemand BASF et le français Rhône-Poulenc se sont fait violemment épingler. Les deux premiers ont écopé respectivement de 500 millions et de 225 millions de dollars d'amende. Des records en la matière. L'un des cadres de Roche a même été condamné à quatre mois de prison ferme. Rhône-Poulenc s'en sort sans dommage, pour avoir collaboré avec la justice.
Déballage. En clair, le groupe français a apporté les preuves qui ont permis aux procureurs américains de faire éclater le cartel. Et les trois groupes ne sont pas au bout de leur peine, puisque la Commission européenne enquête sur le même sujet, en étroite collaboration avec son homologue d'outre-Atlantique. Les autorités de la concurrence de Bruxelles (la DG IV) se sont cependant contentées d'indiquer hier que les investigations en étaient à un «stade avancé».
Depuis plus d'un an, les autorités américaines s'intéressent aux pratiques commerciales des chimistes mondiaux. Les services de la concurrence du ministère de la Justice soupçonnaient des ententes illicites, notamment dans le secteur des vitamines. Les trois groupes incriminés contrôlent à eux seuls 75% du marché mondial des vitamines. Avec l'aide de Rhône-Poulenc, le département de la Justice a fini par mettr