On l'attendait pour Noël. Six mois plus tard, la «carte du pauvre»
n'est toujours diffusée qu'en catimini. Pourtant cette carte à (demande d') autorisation systématique (CAS) a toutes les qualités. Bonne à tout faire, les retraits, comme les paiements, en France et à l'étranger, elle est sans risque pour le banquier. A chaque fois que le client tend sa CAS, et tape son code, une demande d'autorisation chemine vers l'ordinateur de la banque qui donne, ou non, son feu vert. D'où sa vocation à équiper les clients fragiles. Et son sobriquet de «carte du pauvre». Curieusement, cet instrument de paiement d'usage courant aux Etats-Unis, ne faisait pas partie de la panoplie, pourtant fournie, des cartes proposées aux Français. Cette lacune est aujourd'hui comblée. Fin prête depuis l'automne dernier, elle aurait dû décoller. Mais banquiers et commerçants tâtonnent en quête du mode d'emploi. Si l'on excepte deux ou trois initiatives du Crédit agricole ou du Crédit mutuel en province, la BNP est la première banque d'envergure à la diffuser. Très discrètement. Depuis son lancement, le 15 avril, un millier de cartes seulement ont été placées. On ne la réclame pas (elle ne figure d'ailleurs pas dans la gamme des services offerts), mais «c'est le chargé de clientèle qui la propose», explique la BNP. En fait, la banque est plutôt dans une phase de «test». Les jeunes, les interdits de chéquiers ou les intempérants, côté découvert, ne sont pas les seuls publics visés. L'informatique aidant, l