Les salariés de Vivendi sont les premiers actionnaires de leur
groupe. Avec 4% du capital, ils sont devenus récemment les principaux détenteurs de titres, devant les industriels et institutionnels, qu'ils soient français ou étrangers, et les milliers de petits porteurs présents au tour de table de la compagnie. L'opération a pris la forme d'une augmentation de capital lancée fin mars et réservée de 2,5 milliards de francs, dans le cadre d'un plan d'épargne salariale baptisé «Pégase». Du jamais vu en France à cette échelle. Quelque 58 000 souscripteurs ont répondu à l'appel de la direction, soit deux salariés français sur trois, et Vivendi peut désormais se vanter de compter plus de 100 000 employés actionnaires dans son personnel. La compagnie devance maintenant Alcatel et Saint-Gobain.
Une habitude. Chez Vivendi, l'actionnariat salarié n'est pas vraiment une nouveauté. Depuis 1996, la direction a réactivé les plans d'épargne et organise chaque année trois augmentations de capital réservées aux salariés. Ces rendez-vous d'avril, septembre et janvier permettent au personnel d'épargner en continu et d'étaler sur l'année les sommes d'argent qu'ils souhaitent faire fructifier. Mais, jusqu'à présent, ces opérations étaient de moindre envergure. «L'actionnariat salarié est passé dans les moeurs, explique Jean-François Colin, le directeur des ressources humaines de Vivendi. S'il n'y a pas de débat interne à ce sujet, c'est que le gain potentiel de cette forme d'épargne est plus