De l'argent comme s'il en pleuvait. Et des projets à la pelle. Le
monde du capital-risque, ces investisseurs spécialisés dans le financement de jeunes entreprises, se félicite d'un vrai décollage de son activité en France. L'Association française des investisseurs en capital, l'Afic, célèbre aujourd'hui son quinzième anniversaire dans l'euphorie. Les montants investis dans ces opérations, qui atteignaient à grand peine 273 millions de francs en 1994, s'élevaient à 1,1 milliard de francs en 1997. 1998 a marqué un tournant spectaculaire: les «capital-risqueurs» auraient levé près de 4 milliards de francs pour financer des entreprises débutantes les chiffres publiés par l'Afic devraient en témoigner.
Les capitaux abondent donc. «Nous réussissons à lever beaucoup d'argent, en grande partie auprès de fonds de pension anglo-saxons, qui en en ont gagné énormément sur les marchés boursiers ces dernières années», explique Jean-Louis Rambaud, directeur associé d'Apax Partners, société créée en 1972 qui fait figure de pionnier dans le métier du capital-risque. Quand Wall Street grimpe de 30 à 40% par an sur plusieurs années, les énormes réserves des retraités gonflent d'autant. Les plus gros fonds de pension peuvent ainsi gérer 600 milliards de francs, masse de capitaux qu'il faut placer sur divers supports (actions, obligations, immobilier") et différentes zones géographiques (Etats-Unis, Europe, Asie) afin de répartir les risques. «Les fonds de pension allouent désormais environ 3