Qui, de François Pinault ou de Bernard Arnault, emportera Gucci?
C'est aujourd'hui que le tribunal d'Amsterdam doit trancher. Les juges néerlandais doivent se prononcer sur la légalité de l'augmentation de capital de Gucci réservée à PPR (Pinault-Printemps-La Redoute). Si l'opération n'est pas contestée, Bernard Arnault, le PDG de LVMH perd tout espoir de contrôler le maroquinier italien, et ne tentera même pas une OPA. «L'alliance stratégique» conclut le 19 mars entre Gucci et PPR donne une énorme longueur d'avance à Pinault: le Breton s'est retrouvé d'emblée avec 42% du capital de la maison italienne, diluant par la même occasion son concurrent, dont la participation est passée de 34,4% à moins de 20%. Et pour couronner le tout, l'équipe dirigeante de Gucci possède des stock-options (4,7% des titres). Dès lors, la bataille boursière était impossible. Seul le tribunal d'Amsterdam peut encore voler au secours de Bernard Arnault" en lui permettant de lancer son OPA à 50 milliards de francs.
François Pinault compte bien profiter de la souplesse exceptionnelle des règles boursières néerlandaises. Dans la plupart des pays, on oblige ceux qui prennent le contrôle d'une société cotée à proposer à tous les actionnaires de racheter leurs titres au même prix. Mais pas aux Pays-Bas: un investisseur n'est pas obligé de lancer une OPA même lorsqu'il détient un tiers ou la moitié du capital. Si d'aventure, le tribunal prenait la défense des minoritaires, ce serait une première pour le capi