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Libération

Arnault se prend une veste Gucci. Le tribunal d'Amsterdam a validé hier l'alliance de François Pinault avec le groupe italien.

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publié le 28 mai 1999 à 1h12

Bernard Arnault, Bernard KO. Depuis hier matin, le PDG de LVMH se

retrouve relégué au rang d'actionnaire dormant dans Gucci, société contrôlée par son ennemi François Pinault. Il y a seulement deux semaines, lors de l'assemblée générale de son groupe, il estimait que ce genre de situation était ce qui pouvait lui arriver de pire. Le cauchemar est ainsi devenu réalité. Hier, le tribunal d'Amsterdam a validé l'alliance conclue le 19 mars entre Pinault-Printemps-Redoute (PPR) et Gucci.

PPR conserve donc sa participation de 42% au capital de la maison florentine et part à la conquête de l'univers du luxe avec l'équipe dirigeante de Gucci. Incapable de lancer une OPA dans de telles conditions, Bernard Arnault reste «collé» avec ses 20% de Gucci qui lui ont coûté quelque 8,5 milliards de francs. Et il s'apprête à vivre avec un concurrent aussi redoutable que vorace. Finalement, la justice néerlandaise n'a pas profité de l'occasion pour secouer le capitalisme batave. Elle entérine le fait qu'aux Pays-Bas une prise de contrôle peut se faire sans OPA, au détriment des actionnaires minoritaires.

Coup tordu. La maison Pinault, qui a réussi le plus beau coup tordu de l'année, s'évertuait hier à ne pas en rajouter. «Nous avons eu trois minutes d'excitation au moment de la décision. Vous savez, nous sommes des gens sobres», commentait Serge Weinberg, PDG de PPR. A l'entendre, tout le monde est déjà sur le pont. Et de détailler un programme minuté.

Le conseil de Gucci s'est réuni hier après-mi