Florence, envoyé spécial.
Un immeuble gris, quelques commerces et, au premier étage, une grande pièce aux murs blancs baignée de lumière toscane. A Scandicci, dans la banlieue de Florence, Carlo Bacci s'affaire avec ses dix employés à assembler la centaine de pièces nécessaires à la réalisation des sacs à main Gucci: «La mode a considérablement réduit les délais. Avant, Gucci faisait un type de sacs et n'en bougeait pratiquement pas. Maintenant, le classique représente moins de 30%, le reste suit la saison.» A 53 ans, dont trente-neuf passés au service de la marque aux G entrecroisés, Carlo Bacci est ce qu'on appelle au siège du groupe un «poumon» de la marque: l'un de ces sous-traitants qui permettent «une plus grande flexibilité et une dilution des coûts», explique le responsable de la production, Alessandro Poggiolini. Le coeur de l'empire est situé à 900 mètres de là, derrière un champ et quelques bâtiments sans âme: de nouveaux bureaux sont venus compléter les anciens ateliers, signe de la renaissance, depuis cinq ans, du maroquinier florentin.
Toile d'araignée. Ou plutôt de sa toile d'araignée: car la maison mère n'assure réellement que 2% de la production des fameux sacs, chaussures, valises et autres accessoires en peau. Même tendance pour l'habillement: l'ensemble de la production est confié à des entreprises lombardes. Articulé et flexible, ce système ne cesse d'être perfectionné: le design est réalisé à Londres, les croquis transmis aux 455 employés de Scandicci, q