lls ont raison sur le fond. Mais il y aurait à redire sur la
méthode: rien n'est en effet plus anxiogène que des grands argentiers répétant mécaniquement un même discours rassurant. «L'euro a un potentiel d'appréciation», psalmodient dans leur triste sabir tous les ministres des Finances, banquiers centraux, commissaires européens ou responsables du FMI. L'euro a en effet reculé de 11% depuis le début de l'année et se rapproche maintenant du seuil de 1 dollar. Ce week-end encore, lors du sommet franco-allemand de Toulouse, Jacques Chirac, Gerhard Schröder et Lionel Jospin ont affirmé leur confiance. «L'euro a un potentiel d'appréciation réel», a diagnostiqué Jospin sans originalité. Schröder n'a guère été plus hardi: «L'euro a un potentiel pour rester une monnaie stable.»
Le symbole dollar. Ce que les dirigeants européens craignent, c'est que l'euro passe sous le dollar. Mais pour des raisons (symboliques, psychologiques, politiques") qui sont bien éloignées de l'économie. Lorsqu'on interroge les économistes, ils se montrent, eux, plutôt indifférents ou plutôt satisfaits de voir l'euro reculer. Pourquoi indifférents? Parce que les mouvements de la monnaie européenne sont bien moins perturbants que ne l'étaient naguère ceux du franc. La zone euro, un immense marché, dépend en effet très peu du commerce extérieur: les exportations représentent 14% du PIB (contre 24% pour la France). Pourquoi satisfaits? Parce que la conjoncture du continent est encore très faiblarde, et que da