De même que les cordonniers sont souvent mal chaussés, les Bourses
sont rarement cotées. Si, comme l'a annoncé hier son président, la société Paris Bourse SBF SA s'introduit sur le marché l'an prochain, elle sera avec Stockholm et Sydney l'une des rares Bourses" à être en Bourse; Le New York Stock Exchange ne l'est pas. Amsterdam envisage de l'être en 2002. On dit que Francfort en caresse le projet. «Nous sommes une société comme les autres», a dit Jean-François Théodore en manifestant son souci de «faire face à la nouvelle donne sur les marchés financiers, plus exigeante, plus compétitive et plus mobile» que par le passé, notamment avec l'arrivée de l'euro et le projet de Bourse paneuropéenne. Le capital de la Bourse de Paris est actuellement détenu par les banques et intermédiaires financiers. Jusqu'en 1997, il était en effet incontournable d'y être si l'on voulait être membre de la SBF. La règle s'est assouplie depuis. Paris n'en reste pas moins détenu à 70,6% par des établissement français (la Société générale détient 8,7%, les Banques populaires 8,4%, le Crédit agricole 7,4% pour ne citer que le trio de tête) et à 20,4% par des étrangers. Son chiffre d'affaires dépend de la vitalité du marché, puisqu'elle se rémunère sur chaque transactions (16,11 F). Et le volume des négociations compensées (c'est-à-dire des négociations dont elle garantit la bonne fin) est passé de 22,8 millions en 1994 à 44,8 en 1998. La Bourse prélève aussi sa dîme sur chaque introduction en Bourse,