Menu
Libération

Le périple antilibéral de 400 Indiens Ils sont venus en Europe s'allier à ceux qui luttent contre la mondialisation.

Article réservé aux abonnés
publié le 5 juin 1999 à 23h24

Il a fait cinq mille kilomètres pour venir en France. Catastrophé,

ce petit paysan du Karnataka, un état du sud de l'Inde, apporte un message simple. «Le gouvernement indien veut ouvrir les frontières aux multinationales étrangères. Nous ne pourrons pas tenir face à cette concurrence. Toute notre économie traditionnelle risque de disparaître, et nous avec. Notre environnement est lui aussi en jeu avec l'introduction des pesticides, des engrais et des semences transgéniques.» Comme lui, quatre cents paysans de la Caravane intercontinentale sont venus d'Inde. Ils manifestaient mardi à Paris au pied de la tour Eiffel, et traverseront une quinzaine de villes françaises et plusieurs capitales européennes durant le mois de juin (voir encadré).

«L'idée de la caravane est née avec les accords de l'Uruguay Round, en 1994, où l'Inde s'était engagée à ouvrir les frontières de son marché alimentaire d'ici à 2003», explique Nadjund Swamy, à l'origine du projet. Petit, vêtu du costume traditionnel du Karnataka, bonnet et écharpe verte sur une tunique blanche, Swamy est président d'un important syndicat de paysans indiens, le KRRS (Karnataka Rajya Ryota Sangha). Il revendique 10 millions de membres, dans un pays où les ruraux représentent 75% d'une population de 1 milliard d'habitants. Aux côtés de ce syndicat, qui a fourni le gros des troupes de la caravane, une douzaine d'organisations du même type en provenance de dix Etats du sous-continent indien.

Autosuffisance. Intellectuel, ancien dé