La nouvelle est tombée vendredi: le taux de chômage aux Etats-Unis
s'est réduit à 4,2% de la population active. Un niveau inconnu depuis vingt-neuf ans, qui vient après une période de croissance à un rythme élevé, environ 3%, ininterrompue depuis neuf ans. En regard, le Japon se révèle incapable de sortir de la récession, et l'Europe se traîne avec une croissance d'environ 2%. Plus que jamais, les pays développés regardent l'Amérique et s'interrogent sur un éventuel «nouveau modèle». Les Américains, en pleine euphorie, n'en doutent plus: ils ont inventé «la nouvelle économie».
Le mot est né en décembre 1996 aux Etats-Unis. «Le triomphe de la nouvelle économie» titrait alors Business Week. «Depuis début 1995, le marché a progressé d'un retentissant 65%. Le marché est-il fou? Pas vraiment», écrivait l'hebdomadaire qui voit dans la vigueur de la Bourse «l'émergence d'une nouvelle économie bâtie sur les marchés globaux et la révolution informatique». «Depuis le début des années quatre-vingt, et de manière accélérée au cours des dernières années, l'économie américaine a engagé u ne restructuration fondamentale. Les investissements dans les ordinateurs et les communications pèsent pour un tiers de la croissance. De l'Internet à la télévision, de nouvelles entreprises apparaissent quasiment du jour au lendemain pour tirer profit des technologies d'avant-garde.»
Quatre raisons. Business Week analyse ainsi cette réussite: 1) les progrès de productivité liés aux technologies de l'infor