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Libération

Brésil: union sacrée pour l'automobile. Les constructeurs, les syndicats et l'Etat veulent relancer la production et les ventes.

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publié le 9 juin 1999 à 23h16

Rio de Janeiro, de notre correspondant.

Il faut sauver l'automobile brésilienne! Patrons, Etat et syndicats se mobilisent pour y parvenir et concoctent un cocktail alambiqué de ristournes, de baisses d'impôts, d'aide au renouvellement du parc et de relance des moteurs à alcool. Le pays pratique une médecine d'urgence. Frappé de plein fouet par la récession, le secteur automobile brésilien va mal. Cette crise fait peur à tout le monde: aux syndicats d'abord, car le chômage atteint déjà le niveau record de 20% à São Paulo, capitale industrielle de la voiture. Or, l'automobile reste un moteur de l'emploi: 540 000 postes en dépendent dans toute la chaîne de production au Brésil. Aux pouvoirs publics ensuite, qui craignent à la fois les tensions sociales et la chute des recettes fiscales. Aux constructeurs, enfin. Le Brésil n'est plus la terre promise des années 1996-1997, quand la consommation atteignait un sommet de 2 millions de véhicules vendus annuellement. Investissements. Séduits par ce marché en ébullition, les firmes installées (Fiat,Volkswagen, Ford et General Motors) et les nouveaux venus, dont les français Renault et PSA, ont multiplié les investissements. Cette année, une nouvelle usine de la filière est inaugurée tous les deux mois en moyenne. Au même moment, les ventes plongent. En janvier, l'association des constructeurs (Anfavea) ne tablait plus que sur 900 000 unités écoulées en 1999, pour une capacité de production qui atteint désormais 2,7 millions d'unités