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Libération

Aubry revoit l'heure sup à la baisse. Selon la CGC, la ministre recule sur la majoration.

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publié le 10 juin 1999 à 23h27

Martine Aubry, qui mitonne sa seconde loi sur la réduction du temps

de travail, consulte. Dans le secret de son bureau de la rue de Grenelle, elle soumet des hypothèses aux partenaires sociaux. Cela permet de tester les réactions. Hier après-midi, ce sont les dirigeants de la CFE-CGC (cadres) qui ont fait office de cobayes. Selon les déclarations de Marc Vilbenoît, son président, et de Jean-Louis Walter, son vice-président, la ministre a évoqué devant eux le niveau de majoration de l'heure supplémentaire qui sera pratiqué à partir du 1er janvier 2000. «Une fourchette de 13% à 15%», pour les heures supplémentaires à partir de la 36e. Soit près de deux fois moins que le niveau actuel des heures sup (25%).

Le prix de l'heure supplémentaire est évidemment au coeur de la réduction du temps de travail dans les entreprises. S'il est faible, les patrons pourront aisément les utiliser plutôt que d'embaucher de nouveaux salariés. D'autant que la ministre réfléchit aussi sur le contingent (nombre maximum) d'heures supplémentaires auxquelles les entreprises auront droit à partir du 1er janvier prochain. Les syndicats souhaitent globalement qu'il soit abaissé. La CGT préconise qu'il soit limité à 90 heures, la CGC à 110, contre 130 actuellement. Selon la CGC, la ministre a trouvé la proposition des cadres «un peu faible». On peut donc imaginer que, dans l'esprit de la ministre, le contingent d'heures supplémentaires sera maintenu, provisoirement, à 130 heures.

Ballon d'essai ou volonté réel