Tokyo, de notre correspondante.
Keizo Obuchi, le Premier ministre japonais, arrivera regonflé à bloc au sommet du G8 le 18 juin en Allemagne. L'économie japonaise, qu'on disait en coma dépassé, a enregistré un taux de croissance surprenant de 1,9% au premier trimestre, soit 7,8% en rythme annuel! La grande majorité des économistes s'attendait à un chiffre à peine positif. Il s'agit de la meilleure performance depuis le premier trimestre 1996.
Ce vif rebond est-il le signe du redémarrage tant attendu de la deuxième économie mondiale? Le gouvernement s'est offert le luxe hier de ne pas afficher un optimisme débridé. «Il est trop tôt, sur la base des seuls chiffres des trois premiers mois de l'année, pour conclure que l'économie est repartie pour de bon», a déclaré Takafusa Shioya, directeur général adjoint de l'Agence de planification économique (EPA), l'organisme de prévision officiel.
C'est la première fois en un an et demi, soit depuis l'été 1997, que le Japon connaît un trimestre de croissance positive. Cette embellie soudaine s'explique surtout par les énormes plans de relance budgétaires amorcés au printemps et à l'automne derniers par le gouvernement et dont les effets ont commencé à se faire sentir au début de l'année. Il s'agit d'un mélange de grands travaux publics, de construction d'infrastructures et, dans une moindre mesure, d'aides à des secteurs en crise et de prêts bonifiés aux entreprises. Jusque-là, les plans de relance japonais avaient tous échoué. Cette fois-c