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Libération

Volkswagen regonfle le mythe Bugatti. Les premières voitures de luxe sortiront de l'usine de Molsheim en 2002.

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publié le 11 juin 1999 à 23h28

Molsheim envoyé spécial

La petite ville avait fini par oublier son prince mort il y a cinquante-deux ans. Un demi-siècle pendant lequel Molsheim l'alsacienne s'est assoupie, sans être plus dérangée par le gros son des 8 cylindres Bugatti lancés sur la petite route qui mène à Dachstein, piste d'essai avant guerre, aujourd'hui route départementale. Il reste bien une tombe, dans un petit village tout à côté, celle d'Ettore Bugatti, entretenue comme son souvenir, et quelques mécaniques de la Belle Epoque, bichonnées par quelques allumés de la belle ouvrage. L'usine avait été achetée au génial italien par Hispano-Suiza, avalé lui-même par la Snecma: on y fabrique aujourd'hui des trains d'atterrissage d'Airbus.

Revival. Et voilà que l'on reparle des belles autos. Alors, Molsheim se réveille, se remet à rêver, se voit déjà comme le «Maranello alsacien», en se comparant au petit bourg italien devenu mondialement célèbre depuis l'installation de Ferrari. Tout ça à cause d'une annonce faite par Ferdinand Piëch, président du groupe Volkswagen, au Salon de l'auto parisien du mois d'octobre. Dans sa boulimie de rachat, après Lamborghini et Bentley, son groupe venait de s'offrir Bugatti pour une petite dizaine de millions de francs. Et, dans la foulée, il faisait tournicoter sur le podium de son stand un prototype baptisé EB (pour Ettore Bugatti) 118. «Il serait intéressant de fabriquer ces voitures à Molsheim, siège historique de Bugatti», glissait Piëch entre deux rendez-vous.

L'annonce e