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Contre le chômage, le Japon opte pour la flexibilité. Le gouvernement renonce à la doctrine de l'emploi à vie et annonce la création de 700 000 postes.

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publié le 12 juin 1999 à 23h29

Tokyo, de notre correspondante.

Jusqu'à récemment, la politique du gouvernement japonais en matière d'emploi consistait essentiellement à exhorter les entreprises en difficulté à sauvegarder l'emploi en leur distribuant des subventions. Aujourd'hui, la barre des 3,5 millions de chômeurs indemnisés est en passe d'être franchie, et le taux de chômage a atteint un niveau de 4,8% en avril, un record absolu depuis la Seconde Guerre mondiale. Les entreprises japonaises, converties à la logique du marché, sont maintenant engagées dans des restructurations drastiques et osent pour certaines procéder à des licenciements en vue d'augmenter leurs profits. Même des géants comme Sony et NEC ont annoncé la suppression de plusieurs milliers d'emplois dans les trois ans à venir. Le gouvernement japonais a donc changé son fusil d'épaule et annoncé hier un ambitieux programme de lutte contre le chômage prévoyant la création de 700 000 emplois, dont près de la moitié dans le secteur public, et une augmentation sensible des aides aux entreprises en difficulté. L'orientation de ces aides va changer. Elles viendront soutenir la création d'emplois dans les entreprise nouvelles ou oeuvrant dans les secteurs porteurs comme la santé, les télécommunications et les médias, et épauler les sociétés qui embauchent des salariés en milieu de carrière afin de promouvoir la mobilité du travail.

La fin du modèle. Le maintien de l'emploi à vie, socle du modèle nippon, n'a plus cours. La flexibilité est désorm