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Libération

Airbus: Français et Anglais encaissent le camouflet.Sourires jaunes au Bourget après l'alliance Dasa-Casa.

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publié le 14 juin 1999 à 23h29

Comment transformer une claque en caresse, c'est l'exercice

périlleux auquel se sont livrés ce week-end au Salon du Bourget les dirigeants des groupes britannique British Aerospace (BAe) et français Aerospatiale Matra. Tous deux avaient eu la surprise d'apprendre vendredi que leurs deux autres partenaires au sein du consortium Airbus, l'allemand DaimlerChrysler Aerospace (Dasa) et l'espagnol Casa, avaient décidé de fusionner (Libération des 11 et 12 juin). «Nous n'avons que des informations partielles [sur l'accord noué entre Dasa et Casa], nous verrons ce qu'ils font mais a priori nous ne paniquons pas», a déclaré samedi Jean-Luc Lagardère, dans ses habits tout neufs de président du conseil de surveillance d'Aerospatiale Matra, en marge de la délégation conduite au Bourget par le président Jacques Chirac. «Je me réjouis d'une chose: on a prêté beaucoup aux Allemands l'idée qu'ils pourraient s'atlantiser d'avantage.» Leur alliance avec Casa «est un signe à l'Europe».

Pour Aerospatiale Matra, le camouflet est cependant sévère. Deux directeurs généraux du groupe français étaient encore la semaine dernière à Madrid pour convaincre l'espagnol de se laisser séduire par une alliance française. L'enjeu était en effet énorme. Que Casa choisisse de s'allier aux français ou aux allemands et le rapport de forces basculait au sein d'Airbus, composé jusqu'à présent d'Aerospatiale Matra (37,9%), Dasa (37,9%), BAe (20%) et Casa (4,2%). En choisissant de s'allier à Dasa, la société espagnole