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Libération

Le G7 effacera 65 milliards de dollars de dette.Sous la pression de Jubilé 2000, il triple son effort vers les pays du tiers monde.

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publié le 14 juin 1999 à 23h29

Pas besoin d'être un Nobel d'économie pour comprendre le problème de

la dette: une quarantaine de pays, très pauvres, africains pour la plupart, sont incapables de rembourser leur dette extérieure (200 milliards de dollars au total), malgré les douloureux efforts qu'ils font pour comprimer toutes les autres dépenses, à commencer par la santé ou l'éducation" Dans ces conditions, tout développement est impossible. En Tanzanie (revenu annuel par habitant: 140 dollars, soit 840 F), alors qu'un enfant sur dix ne parvient pas à l'âge d'un an, chaque habitant doit 250 dollars à des pays riches, au FMI ou à la Banque mondiale. Au Mozambique, le gouvernement dépense 3% de son budget pour la santé, contre 8% pour l'éducation et 33% pour le remboursement de sa dette.

Il a fallu que se crée un vaste groupe de pression regroupant, entre autres, Jean Paul II, le groupe de rock U2, les Eglises protestantes, la Confédération internationale des syndicats libres (Cisl, qui représente 124 millions de travailleurs) et des centaines d'associations humanitaires du monde entier, pour que les pays les plus riches acceptent d'alléger sérieusement la dette pour les pays les plus pauvres. Ce lobby planétaire, Jubilé 2000, qui s'est développé grâce à l'Internet, préconise depuis deux ans l'annulation complète et immédiate de la dette de 50 pays. Une pétition a déjà recueilli 11 millions de signatures (dont seulement 490 000 en France).

Sous la pression de Jubilé 2000, très influent dans les pays anglo-sax