Menu
Libération

Brésil: poker pour l'or noir.Grande vente aux enchères pour des champs pétrolifères.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 juin 1999 à 23h15

Rio de Janeiro, de notre correspondant

Un demi-siècle de monopole de la compagnie pétrolière publique brésilienne Petrobras a été enterré en grande pompe à l'hôtel Sheraton de Rio. Mardi et mercredi, vingt-sept champs pétrolifères y ont été mis aux enchères, attirant 38 compagnies, dont toutes les grandes compagnies du secteur, y compris Elf et Total. L'opération s'est déroulée dans un salon huppé de cet hôtel planté sur une plage privée, loin du centre-ville où les privatisations ont souvent provoqué des échauffourées entre la police et les manifestants. Cette fois, l'ambiance est feutrée et le rituel de vente réglé comme une horloge.

Pour chaque aire offerte, le directeur de la commission de vente appelle les candidats à venir déposer leur proposition sous enveloppe scellée dans une urne transparente, éclairée comme un aquarium et située sur un piédestal, bien visible par la centaine d'hommes d'affaires assis en rangs serrés. Impassible, le responsable de la vente intervient au micro: «Et maintenant, Claudia va chercher l'offre numéro 1.» Une hôtesse s'avance d'un pas solennel, pêche l'enveloppe dans l'urne, la montre au public et l'apporte à la table de la commission de vente. Le résultat est ensuite lu à voix haute, avant de s'afficher sur un écran géant. Deux critères comptent: l'offre financière (85% des points) et le pourcentage de fournisseurs brésiliens promis (15% des points).

Star italienne. En fait, il s'agit d'une partie de poker à coups de millions de dollars. Per