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Libération

Le Portugal crie à l'intrus. La banque espagnole BSCH prend le contrôle de la troisième entreprise portugaise.

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publié le 17 juin 1999 à 23h15

Madrid de notre correspondant

«Le Portugal n'est pas une république bananière et l'Etat doit être respecté.» Antonio Guterres, le Premier ministre portugais, a violemment fustigé les appétits financiers susceptibles de porter atteinte à la «dignité» de son pays. Lisbonne vient ainsi d'envenimer un peu plus un accord très controversé, tout juste conclu entre le géant de la banque espagnole, le BSCH (Banco de Santander y Central Hispano), et le groupe portugais Champalimaud, 3e entreprise nationale.

L'accord consiste en un échange de participation, en vertu duquel la banque espagnole prend 40% du groupe portugais, tout en cédant à ce dernier 1,6% de son capital. Grâce à cet accord, le BSCH contrôlerait, dès lors, trois banques portugaises importantes, le Pinto y Sotto Mayor, le Totta & Azores et le Credito Predial, toutes trois dirigées par le financier Antonio Champalimaud.

Dans les milieux bancaires portugais, les tentacules du BSCH sur les institutions financières nationales vont si loin que la gestion des trois banques devrait être confiée à Antonio Osorio, président du Banco de Santander-Portugal et homme de confiance d'Emilio Botin, l'un des deux hommes forts de la superbanque espagnole.

Riposte. Le gouvernement de Lisbonne entend ne pas laisser faire cet accord. Depuis une semaine, les instances officielles cherchaient une riposte. Lundi, la commission du marché des valeurs a gelé les actions du groupe Champalimaud en Bourse, décision qu'elle a dû suspendre le lendemain. Hi