Depuis ses allers-retours tonitruants dans les groupes Bouygues puis

Pathé, Vincent Bolloré s'était quelque peu fait oublier. «Il fait le lézard», répondaient invariablement ses proches. Apparemment le «lézard» ne s'est pas contenté de prendre le soleil pendant ses cinq mois de répit. Il s'est glissé dans le temple de la finance française: la banque Lazard. A travers sa Financière du Loch, Vincent Bolloré a acquis 70 977 titres de la Société Rue Impériale de Lyon. Cette société au nom délicieusement désuet, valorisée en bourse à 6,5 milliards de francs, est au sommet d'une cascade de holdings. Elle contrôle notamment les trois banques Lazard, à Paris, Londres et New York, qui sont en pleine réorganisation (lire ci-dessous).

Ejecté par Martin Bouygues et par Jérôme Seydoux, pdg de Pathé, le pauvre «Bollo» avait 6 milliards de francs de liquidités sur les bras. Il fallait bien les placer. Alors autant choisir l'endroit le plus rentable possible. Surtout s'il s'agit, une fois de plus, d'empocher une plus-value. Bolloré est devenu un spécialiste des sociétés «sous-côtées», et visiblement Bolloré a estimé que la valeur de Rue Impériale était inférieure à son cours de bourse. L'effet «Bollo» sur le cours de l'action Rue Impériale de Lyon a été immédiat: +6% en fin de séance.

L'obsession de Bolloré n'a pas changé. Il cherche à se constituer un matelas financier suffisant pour pouvoir entrer dans un nouveau métier. Certes, l'industriel breton est le leader mondial du papier mince (ci