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Libération
Interview

L'Américain Andrew Shapiro, partisan du «technoréalisme»: «La nouvelle économie se nourrit de mythologies»

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publié le 18 juin 1999 à 23h13

Publiés mercredi, les chiffres de l'inflation américaine au mois de

mai, à nouveau très faibles, ont été analysés comme une nouvelle preuve d'un changement des règles du jeu de l'économie, entraîné par les nouvelles technologies. Les Bourses du monde entier ont grimpé derrière Wall Street (+ 1,79%), Paris dépassant hier les 4 500 points (lire en page Finances). Andrew Shapiro, directeur de l'Internet Policy Project à l'Aspen Institute, est membre d'un groupe d'auteurs, de journalistes et de spécialistes américains des nouvelles technologies à l'origine du projet «Technoréalisme» (1). Face aux débordements d'enthousiasme qui caractérisent souvent la couverture des changements actuels, ils recommandent la prudence.

Qu'est-ce que la «nouvelle économie»?

On parle toujours de ce qui touche à l'Internet avec hyperbole, et la «nouvelle économie» en est un parfait exemple. Vous trouvez une expression un peu forte; vous avez deux ou trois commentateurs qui s'en font les champions; ils s'appuient sur un ou deux exemples bien choisis qui rendent compte d'une partie du sujet mais ignorent le reste. C'est typique de la myopie que nous avons voulu dénoncer dans notre manifeste du technoréalisme. Bien sûr, les nouvelles technologies changent certains aspects de l'économie. Ce serait une lourde erreur que de vouloir le nier. Mais qu'est-ce que ça veut vraiment dire?

Certains disent que toutes les anciennes règles du jeu économique ont cessé de s'appliquer" Je n'y crois pas. Il faut regarder au-