Il y a un peu plus d'une semaine, la banque Lazard a vécu
l'équivalent d'une révolution copernicienne. Les trois banques d'affaires de la célèbre maison New York, Paris et Londres vont être regroupées sous un holding commun. «Il ne s'agit pas d'une fusion mais d'un rapprochement», explique-t-on au siège de l'établissement Lazard Frères et Compagnie, boulevard Haussmann, à Paris. Face à une concurrence bancaire féroce et à l'internationalisation galopante des affaires, la banque créée il y a 150 ans par la famille David-Weill renonce à ce qui a fait sa spécificité: l'indépendance de ses établissements. Depuis toujours, les dirigeants respectifs de Lazard Frères et Compagnie de Paris, Lazard Brothers and Company de Londres et Lazard Frères and Co. de New York avaient tendance à défendre leurs propres dossiers, parfois au détriment d'une collaboration internationale plus fructueuse. Placés sous une même structure de direction, les associés des trois banques vont devoir maintenant coopérer. Et pour les en convaincre, cette réforme s'accompagnera d'un changement de rémunération, qui ne se fera plus sur une base nationale, mais mondiale.
«Modernité». Au cours de ces dernières années, les efforts réalisés par Lazard pour dépoussiérer ses anciennes structures n'ont pas été suffisants. Après la fusion des départements londoniens et new-yorkais de gestion du patrimoine ou encore le partage des bénéfices communs, la maison adopte donc une stratégie plus radicale vers ce qu'elle appel