Londres, de notre correspondant.
Jubilee 2000 est un tube mondial. Le pape, Michael Jackson ou Kofi Annan comme douze millions de citoyens du monde moins connus ont signé la pétition de cette coalition qui mène campagne pour l'abolition des dettes des pays les moins développés. Ce week-end, plusieurs dizaines de milliers de manifestants formeront une chaîne à Cologne pour faire pression sur les pays les plus riches du monde pour qu'ils libèrent les Etats les plus pauvres du poids de leurs dettes. Depuis une semaine, un million de personnes ont défilé dans le monde entier pour cette remise de dettes, de Maputo à Gdansk, de Namugongo au Kenya à Castellon en Espagne.
Ecoute. Plus surprenant encore, les leaders du G8, rarement sensibles à ces démonstrations, écoutent Jubilee 2000. Il s'agit d'«une croisade qui marche et qui devient de plus en plus populaire», selon le Financial Times. «Jamais, depuis le mouvement antiapartheid, une cause n'a reçu autant de soutiens», reconnaît la bible des financiers internationaux.
Le mouvement a pourtant commencé modestement. Dans une petite université anglaise à Keele, dans le nord de l'Angleterre, où un professeur d'économie peu connu, Martin Dent, aujourd'hui âgé de 72 ans, poursuit ses études très critiques sur l'aide au tiers-monde. Reconnaissant les influences chrétiennes et bibliques qui marquent ses travaux, Martin Dent invente à la fin des années 80 cette idée révolutionnaire de Jubilee 2000, en s'inspirant du livre XXV du Lévitique. «Il