Et de trois. Après la sécurité des avions et le statut des sociétés
européennes, les Espagnols viennent de retarder un accord à quinze visant à harmoniser les législations sur les offres publiques d'achat. Motif de la discorde: Gibraltar, colonie britannique, située au sud de la péninsule, possession de Sa Majesté depuis 1715, amenée un jour ou l'autre à rentrer dans le giron espagnol. Depuis quinze ans, Londres et Madrid s'étripent sur le sujet. Dans l'immédiat, Madrid accuse le gouvernement local de Gibraltar de se comporter en Etat indépendant et d'offrir un paradis fiscal aux sociétés d'investissement. «Nous avons apporté la preuve aux Britanniques que de nombreuses sociétés font du blanchiment d'argent. On a, en outre, constaté à plusieurs reprises que Gibraltar était un centre de contrebande», précise un diplomate espagnol. Madrid est exaspérée par la situation. Elle se méfie comme de la peste de toutes les dispositions qui pourraient apporter un surcroît d'autonomie au Rocher. La création d'une autorité nationale de contrôle des places financières prévue par la directive-cadre sur les OPA donnait une compétence à Gibraltar dont les Espagnols ne veulent absolument pas. Résultat, ils bloquent. Le blocage est d'autant plus dommageable qu'aux termes de dix ans de discussions, les Quinze étaient presque parvenus à un accord sur un ensemble de principes communs et exigences minimales en matière d'OPA. La directive-cadre qu'ils avaient préparée et qui devait être présentée