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Libération

Heurts sup chez Renault. Le 2 avril, la CFDT signe pour les 35 heures. Depuis, le syndicat se déchire.

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publié le 24 juin 1999 à 23h07

Les 35 heures chez Renault, aucun syndicaliste n'en avaient rêvé

davantage que ceux de la CFDT. Ils en étaient même devenus des experts, perpétuant la tradition de «laboratoire social» de l'ancienne Régie nationale. En 1996-97, ce petit syndicat (la CFDT arrive derrière la CGT et FO aux élections) avait été capable de présenter un plan de réduction du temps de travail pour contrer la fermeture de l'usine belge de Vilvorde. La signature de l'accord sur la loi Aubry chez Renault, le 2 avril, aurait dû être une apothéose. Tout au contraire, la CFDT ne cesse depuis de se déchirer. Et cette crise s'étend à tous les débats qui agitent le mouvement social.

Deux clans. D'un côté Daniel Richter, 57 ans, ingénieur à l'usine de Flins, de tous les combats cédétistes depuis les années 70, notamment celui des immigrés. De l'autre, Emmanuel Couvreur, dit «Manu», 51 ans, issu d'une filiale de Maubeuge (MCA), devenu cadre à la force du poignet. Ce dernier est le délégué syndical central CFDT de Renault. Depuis deux mois, Ces deux hommes ne se parlent quasi plus. Il est vrai que l'accord Renault prête à débat: il introduit énormément de flexibilité, mais diminue peu les horaires car il exclut les pauses et une partie de la formation du calcul des heures travaillées. Conséquence: peu d'emplois créés. Signer ou pas? L'un était contre, l'autre pour: «On avait des objectifs sur les 35 heures, notamment 7000 embauches (l'accord en prévoit 6400, ndlr). Il faut s'y tenir», expliquait Daniel Richter.