C'est une histoire française, comme la République les aime.
L'éviction du pape de l'atome et grand maître du corps des Mines (Jean Syrota) de la présidence de la Cogema par une jeunesse fidèle de François Mitterrand et génération montante du même corps (Anne Lauvergeon) est un événement qui dépasse les simples considérations industrielles. On y trouve tout ce qui déchaîne les fantasmes: des barbons et des blondes, des politiques et des ingénieurs, des considérations électorales et des pressions internationales, du nucléaire et de l'écologie" Depuis mercredi soir, date de l'annonce précipitée par le gouvernement du changement de tête à la Cogema, langues, passions et rancoeurs se déchaînent. Lauvergeon ne va pas avoir la tâche facile.
Non industriel. «Dire que cela fait plus de vingt ans que l'on se promène dans des costumes couleur muraille et que l'on nous dit de nous cantonner à notre travail de technicien et de ne surtout pas faire de politique" Cela fait mal au coeur de voir quelqu'un emporter la Cogema sans expérience industrielle et grâce à ses seules relations politiques.» Au sein du corps des Mines, le plus souterrain mais l'un des plus influents grands corps de l'Etat, l'arrivée d'Anne Lauvergeon à la tête de la Cogema fait grincer beaucoup de dents. Ce n'est pas tant le saut de génération qui est en question (encore que"), pas tant le fait que ce soit une femme (encore que"), c'est plutôt son parcours non industriel qui exaspère et les conditions de sa nomination.
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