Tokyo de notre correspondante
La matinée de vendredi fut sans nul doute riche en enseignements pour Carlos Ghosn (lire aussi en dernière page) et ses deux lieutenants de chez Renault, Patrick Pélata et Thierry Moulonguet. Assis sagement au premier rang, le trio français assistait à l'assemblée générale de Nissan. Celle-ci a approuvé à une large majorité l'alliance avec Renault, actionnaire désormais à hauteur de 36,8% du deuxième constructeur automobile nippon, ainsi que l'entrée des trois hommes au conseil d'administration. Visiblement émus, ces derniers ont salué de courbettes timides les quelque 420 actionnaires présents. Mais c'est dans la douleur que Nissan tourne la page de ses 100 ans d'histoire.
Ghosn applaudi. Son président, Yoshikazu Hanawa, a attendu la fin de la réunion pour donner la parole à Carlos Ghosn. L'ex-numéro 2 de Renault a d'abord souligné qu'il était venu au Japon «non pas pour le bien de Renault mais pour celui de Nissan». «Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que Nissan soit à nouveau bénéficiaire le plus rapidement possible», a-t-il déclaré en japonais, sous les applaudissements de la salle. Il faut dire que, durant deux heures et demie de réunion, un record absolu au Japon où les assemblées générales d'actionnaires sont généralement vite expédiées, les petits porteurs n'ont pas ménagé leurs critiques contre la direction sortante, tenue responsable de la déroute de l'entreprise, six fois déficitaire en sept ans. «Ces résultats sont misérables