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Plus on est de fous, plus on bosse.Régulièrement, Center Parcs organise une «job rotation»: le temps d'une journée, le directeur fait le ménage, le magasinier, la cuisine""

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publié le 26 juin 1999 à 23h05

Sologne envoyée spéciale

Mardi 15 juin, 10 heures du matin. Au Center Parc des Hauts de Bruyères, en Sologne, une journée ordinaire commence pour les quelque 2 500 clients, des couples avec enfants, des retraités, quelques cravatés en séminaire. C'est l'heure des courses, du tennis, du golf, de la balade en pédalo ou du tour à vélo. L'agitation aidant, personne n'a remarqué la présence de Karl, l'expert-comptable, au bord de la piscine, de Maryline, la secrétaire, dans l'équipe d'animateurs sportifs, de Carla, la femme de ménage, aux locations de vélos ou de Cyril, le responsable des boutiques, au centre de remise en forme. Aujourd'hui pourtant, une soixantaine des 530 salariés du site se livrent au jeu de la job rotation. Trois fois l'an, aux périodes de creux, un petit 20-25% de l'effectif change de peau, l'espace d'un jour baptisé «journée des fous». Et pas seulement en Sologne, mais au siège parisien, comme dans l'ensemble des autres villages européens de ce groupe d'origine hollandaise. La folle idée est d'ailleurs venue du pays des tulipes, un jour de 1992. Une idée d'homme de marketing animé par le souci d'améliorer encore et toujours la satisfaction d'un client roi. Cette rotation, pensait-il, allait permettre au back office, services administratifs, logistiques et autres, de connaître la clientèle et ses exigences, et aux vendeurs, serveurs, animateurs de comprendre le rôle des invisibles. Et aussi de véhiculer auprès des nouveaux entrants la culture «main à la pâte»