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Libération

L'addition est salée pour l'Etat au Havre.L'agonie du chantier naval coûtera 2,9 milliards.

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publié le 28 juin 1999 à 23h05

Le Havre correspondance

On vote ce matin, aux Ateliers et Chantiers du Havre (ACH). Les 692 salariés ont à se prononcer sur la toute dernière mouture du plan social, avant la fermeture complète du chantier naval prévue pour octobre 2000. «Ce n'est pas ce qu'attendaient les salariés, note Jean-Louis Jegaden, secrétaire CGT du comité d'entreprise. Mais je pense que les avancées sont importantes.» En effet, après moult négociations, ponctuées de grèves et d'opérations commandos dans le port du Havre, l'Etat a rallongé la sauce côté primes et mesures de reclassement. Au total, l'ardoise des chantiers devraient avoisiner la somme astronomique de 2,9 milliards de francs. Retour sur un «Crédit Lyonnais en baie de Seine».

Erreur industrielle. A l'origine de la fermeture de ce chantier, une erreur industrielle: la commande prise en mars 1995 de trois navires de transports de produits chimiques pour l'armateur norvégien Stolt Nielsen, à 375,5 millions de francs l'unité. Le gouvernement d'Edouard Balladur pousse à saisir l'occasion, bien que le chantier ne soit pas adapté à ce type de travail. Résultat: les chimiquiers ne seront jamais livrés à temps pour être payés.

Ce n'est que depuis 1990 que les ACH ont entrepris leur modernisation. Plus de 100 millions de francs ont été injectés dans la refonte de la cale de lancement, un nouvel atelier de fabrication de tôles, et des outils informatiques un peu plus modernes. Le chantier tournait avec des bénéfices annuels de 5 à 20 millions de fr