Rio de notre correspondant
Que va faire Jacques Chirac à Rio? Comme les autres chefs d'Etat et de gouvernement européens qui font le déplacement, il vient passer deux journées rythmées de cocktails, de déjeuners officiels ou de dîners de gala. Tous participeront aussi à des sessions de travail avec leurs homologues latino-américains, pour aboutir, demain, à une «déclaration de Rio». Le plus important dans ce sommet entre les pays d'Amérique latine et de l'Union européenne, c'est qu'il est le premier du genre: jamais auparavant les chefs d'Etat d'Europe et ceux d'un sous-continent peuplé en grande partie de descendants d'Européens n'avaient festoyé ensemble. Pour l'occasion, donc, toute la ville de Rio a été retoilettée. Un maquillage urbain qui a coûté une petite centaine de millions de francs aux caisses de la ville. Le maire, Luis Paulo Conde, est fier de son oeuvre mais se fâche chaque fois qu'un impertinent lui demande s'il est le responsable de la soudaine disparition des mendiants dans le voisinage du musée. Comme lors de chaque visite importante, les clochards de Rio ont en effet une nouvelle fois pris «spontanément» leurs quartiers d'hiver loin des cortèges officiels et des caméras.
Ce grand rassemblement de dirigeants a été proposé par Chirac lui-même, lors de sa visite au Brésil en mars 1997. Il espérait ainsi offrir aux Latino-Américains un contrepoids aux ambitions américaines de créer une zone de libre-échange continentale. L'idée du sommet a été entérinée en aoû