Helsinki envoyé spécial
Ils sont venus, ils sont tous là. Dans le Finlandia Hall d'Helsinki, toutes les familles syndicales françaises rejoignent ce matin la grande tribu de la Confédération européenne des syndicats (CES), pour son neuvième congrès. Il y a ceux qui en sont membres depuis l'origine (CFDT, FO, CFTC), ceux qui viennent d'entrer (CGT, admise cette année), ceux qui entrent tenus par la main (Unsa, associée à la CFDT dans une délégation commune). Bref, comme s'en réjouit Joël Decaillon, secrétaire de la CGT chargé de l'Europe, «cette fois-ci, tous les courants historiques du syndicalisme européen se retrouvent». Soit, de droite à gauche, les libéraux, les chrétiens-sociaux, les sociaux-démocrates et les communistes.
Il était temps pour les «retardataires». Deux éléments ont récemment transformé le dialogue social européen. Le premier est l'apparition des comités d'entreprise européens. Leur importance avait été soulevée par le conflit de Vilvorde. «Rendez-vous compte, explique Joël Decaillon. Avant, on bataillait dans les confédérations pour que celles-ci daignent prendre en compte l'aspect européen. En deux ans, des milliers de syndicalistes ont été confrontés à leurs collègues d'autres pays et ont été obligés de s'y mettre.»
Lobby. L'autre élément moteur est l'instauration d'un vrai dialogue européen. Les nouveaux pouvoirs des partenaires sociaux (lire ci-dessous) ont transformé la CES. De simple lobby, elle est devenue, avec les traités de Maastricht et d'Amsterda