Lille de notre correspondant
Le ressentiment des agents recenseurs recrutés par la mairie de Lille pour le recensement qui s'est déroulé de février à avril est loin de s'apaiser. Bien au contraire, une coordination nationale des agents s'est récemment mise en place et, à Lille, plusieurs dizaines d'entre eux s'apprêtent à déposer plainte auprès du tribunal administratif.
4 francs de l'heure. La colère des 160 agents recenseurs pourrait tenir en un seul chiffre: la rémunération qui leur a été versée pour la durée du recensement, soit deux mois, correspond à un salaire horaire de 4 francs de l'heure. Le salaire moyen s'est en effet élevé à environ 3 000 francs. Pratiquement, aucun des engagements pris par la mairie de Lille n'a été, à leurs yeux, respecté. Leurs frais de transport n'ont pas été remboursés, le crédit téléphonique de 25 unités qui leur a été octroyé a vite été épuisé, les tâches à effectuer ont de toute évidence été largement sous-évaluées par la municipalité. Ainsi, le repérage des immeubles, payé 106 francs, ne devait les occuper que quelques heures. Mais c'est en fait un repérage systématique de l'ensemble des habitations d'un quartier qui leur a été demandé, soit quatre jours de travail. La relance des habitants absents ou refusant de se faire recenser n'avait pas été prévue à l'origine. Or cette tâche s'est révélée être l'une de celles qui ont le plus occupé les agents recenseurs. «Il nous a souvent fallu travailler jusqu'à 23 heures. On nous a interdit d'êt