Un coup Vivendi, un coup Suez-Lyonnaise des eaux. Depuis quelques
mois, les deux géants français des services aux collectivités (distribution d'eau, propreté, traitement des déchets) se disputent ouvertement la place de numéro-un-mondial-de-l'eau à coups d'effets d'annonce ostentatoires et d'acquisitions en milliards de dollars. Leur terrain de prédilection: les Etats-Unis, où la quasi-totalité du marché est encore dans le domaine public et devrait passer dans le privé. D'où la foire d'empoigne. En mars, Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi, pensait avoir terrassé son adversaire en lui assénant le rachat de US-Filter, le leader américain de la distribution d'eau pour 37 milliards de francs. Hier, Gérard Mestrallet, le PDG de Suez-Lyonnaise est repassé devant Vivendi en lançant une OPA à 25 milliards de francs sur Nalco, le leader mondial du conditionnement de l'eau, c'est-à-dire du traitement chimique de l'eau à usage industriel. Mestrallet a mis les bouchées doubles pour regagner ses galons. En quinze jours à peine, Suez-Lyonnaise a racheté coup sur coup Calgon, une grosse société américaine spécialisée dans le conditionnement pour 2,4 milliards de francs, puis Nalco. Aujourd'hui, avec Aquazur (la marque de Degrémont, la filiale eau à 100% de Suez-Lyonnaise), Calgon et Nalco, le PDG français s'impose donc comme le leader incontesté du traitement et de la production des eaux industrielles et des métiers de l'eau en général. De toute évidence, Mestrallet a la main, même s'i