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Libération

Le raid de la BNP sur la Société générale et Paribas. Le gouvernement n'évitera pas la guerre des trois. Aucune entente possible malgré 7 jours de négociations.

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publié le 1er juillet 1999 à 23h53

Les pouvoirs publics ne voulaient pas que les banques, qui se

querellent depuis quatre mois pour imposer leurs projets de rapprochement, «s'en remettent au hasard des marchés». Eh bien, c'est raté. Tard dans la nuit de mardi, le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, a été obligé d'admettre qu'il avait échoué. La BNP, la Société générale (SG) et Paribas ne se sont pas mis d'accord. Une semaine complète de négociations et quarante heures de réunion n'y ont rien changé. La BNP veut faire une banque à trois avec la Générale et Paribas, y compris contre leur gré. Tandis que ses deux cibles persistent à ne vouloir laisser aucune place à la BNP dans leur idylle.

«On ne peut pas marier l'eau et le feu», résumait-on hier du côté de SG-Paribas. Si tout est si simple, pourquoi ces discussions se sont-elles poursuivies mardi après minuit? «Les présidents des trois banques ont dû passer trois heures à consoler Trichet de ne pas lui avoir donné satisfaction», raillait-on dans l'un des camps. L'échec des négociations constitue en effet un sévère revers pour le gouverneur de la Banque de France, et pour les pouvoirs publics. En permettant à la BNP de lancer deux offres peu amicales sur la Société générale et Paribas, Jean-Claude Trichet a cru qu'il pourrait forcer les deux partis à négocier. Cette stratégie n'était peut-être pas la meilleure. Le gouverneur de la Banque de France avait sans doute sous-estimé la capacité d'obstruction du PDG de la Générale, Daniel Bouton, surn