«La réponse n'est pas simple. Lionel Jospin a eu à la fois de la
chance et de l'habileté. Côté chance, il a profité de la baisse des taux d'intérêt et maintenant de la baisse de l'euro, qui va aider les exportations. Ce qui est indéniable, c'est qu'il a su créer un climat qui a joué sur le moral des agents économiques. Malgré le ralentissement internationale, en 1998, qui a affecté la production industrielle française (elle stagne depuis un an, ndrl), les entreprises ont continué à investir. Or, l'emploi dépend essentiellement de l'investissement.
»Pourquoi l'investissement n'a-t-il pas baissé? On peut avancer deux explications. Un effet "rattrapage, d'abord: les entreprises françaises ont accumulé un grand retard pendant les années 1990. Un effet psychologique, ensuite: les entreprises, voyant la consommation rester très soutenue, sont restées optimistes. Sur ce point, le gouvernement peut revendiquer une part de responsabilité.
»Compte tenu de la faible inflation, le pouvoir d'achat s'est accru, comme dans les autres pays. Mais le gouvernement a fait ce qu'il fallait pour que les ménages consomment. Il les a convaincus que le chômage allait baisser. Il a soutenu la demande par diverses mesures keynésiennes (emplois-jeunes, réduction des cotisations maladie") qui, vu la faible inflation et l'excédent du commerce extérieur, n'ont pas eu les inconvénients habituels de ces politiques.
»Ce que les socialistes ont fait n'est pas idiot, mais je suis incapable de dire ce qui était vol