Rome de notre correspondant
Plusieurs fois annoncée et chaque fois repoussée, la formation d'une agrégation bancaire donnant naissance au premier groupe italien devrait, cette fois, avoir bien lieu. La Banca Intesa a officiellement annoncé hier le lancement d'une offre publique d'échange (OPE) amicale sur «70% du capital de la Banca commerciale italiana (Comit) à 1,65 action Intesa pour chaque action Comit». Pour les 30% restants, les actionnaires disposeront d'une option d'achat valable jusqu'en 2002. Les détails de l'opération seront révélés aujourd'hui.
Quoi qu'il en soit, avec plus de 540 000 milliards de lires d'actifs (1 830 milliards de francs), le nouveau groupe devrait enfin permettre à l'Italie de disposer d'un colosse compétitif au niveau international, se plaçant directement au huitième rang européen.
Bon accueil. A la différence de l'OPE hostile lancée en mars par Unicredito sur 100% de la Comit, l'opération menée par Intesa a d'ores et déjà reçu l'aval de la Banque centrale italienne et de Mediobanca. Le nonagénaire patron de cette banque d'affaires milanaise, Enrico Cuccia, qui voyait d'un mauvais oeil l'offre d'Unicredit sur la Comit, laquelle possède 8,8% de Mediobanca, s'est montré favorable à cette alliance. Malgré plusieurs contentieux passés, Giovanni Bazoli, qui a assaini le sulfureux Banco Ambrosiano, puis, en 1996, avalé la puissante Cariplo pour créer la Banca Intesa, est parvenu à convaincre Enrico Cuccia que sa proposition était la moins périlleuse p