Bruxelles (UE) de notre correspondant
Le scandale provoqué par l'Allemand Martin Bangemann continue de faire des vagues. La Commission européenne a exprimé, hier, «sa surprise quant à l'annonce subite de l'initiative» prise par le commissaire chargé des télécommunications et de l'industrie qui n'a rien trouvé de mieux que de se faire embaucher par Telefonica, le géant espagnol des télécoms, privatisé en 1997 (lire Libération d'hier). Le conflit d'intérêts est patent mais semble ne pas avoir géné cet ancien ministre libéral de l'économie, membre de la Commission depuis 1989 et chargé de ce secteur stratégique depuis 1993. Il n'a d'ailleurs pas éprouvé le besoin de venir s'expliquer devant une presse internationale déchaînée, laissant son porte-parole, Jochen Kubosch, répondre aux questions. «Monsieur Bangemann a cru et croit encore que son comportement était tout à fait correct», a-t-il fait valoir. Seul le ministre des Transports et des Télécommunications espagnol, Rafael Arias-Salgado, a estimé qu'il s'agissait d'une «bonne opération» pour Telefonica ce dont personne ne doute. «Méprisable.» A Paris, on fait savoir dans l'entourage gouvernemental que l'Allemand est «allé clairement au-delà des limites». La réaction la plus virulente est venue de Londres: «Le gouvernement déplore ce qu'a fait Monsieur Bangemann», a dit un porte-parole du Premier ministre Tony Blair. «Cela serait inacceptable dans la vie publique en Grande-Bretagne.» Pauline Green, la président du groupe so